mardi 28 décembre 2010

Irréversible

Gaspar Noé. Ce nom doit surement vous dire quelque chose, sinon, sachez juste que c'est un des réalisateurs français actuels les plus doués, du moins les plus intéressants, de mon avis. Beaucoup vous diront que son cinéma n'est uniquement basé que sur la transmission de sensations, bien souvent désagréables, à coup de provocations superficielles, inutiles voire frivoles, armé d'une philosophie à deux balles et d'un talent artistique qu'il met au service d'un travail qu'on ne pourra reconnaître, parce que c'est soit fait pour une élite intello-décontract que ça ne conviendra même pas, que c'est  le résultat d'une crise d'ado attardée, et que rien ici ne fait preuve de respect envers le spectateur.

Mmmoui... mais non.

Je conçois que l'on aime pas le cinéma de Noé. Ça oui. De là à rabaisser salement son talent, ça non. Des gens l'insultent même. Et ça, c'est encore plus irrespectueux si ne je ne m'abuse. On n'essaye à aucun moment de comprendre. Et ça aussi, c'est irrespectueux. De quoi je parle ? De ça:

http://www.dailymotion.com/video/x36cdz_irreversible-noe-reactions-cannes-2

Bon, après cette petite vidéo, vous avez donc bien compris comment les premiers heureux élus qui ont pu voir le film à Cannes ont perçu le film. Et comme vous l'avez aussi surement remarqué avec ma ptite introduction, je ne partage, absolument pas, mais alors pas du tout, cette vision là des choses.

Irréversible est même un de mes films préférés. Il figurerait assurément à l'intérieur de mon top 10 des années 2000-2010 (que je n'ai pas établi d'ailleurs parce que ce serait bien trop dur pour moi^^). 





La scène présente sur l'affiche, c'est juste avant le viol qui a choqué les spectateurs. Enfin, c'est pas "que" ça non plus qui les a choqué. En effet, la première scène, se déroulant dans une boîte gay hardcore, voit un des personnages principaux détruire littéralement la tête d'un autre mec à coup de coup d'extincteurs dans la face. Au passage, superbe prouesse technique que ce passage.

Mais... Que dis-je ? Superbe prouesse technique qu'est ce film !!!

Ouais parce que si c'était qu'un trucage gore... Ce film est tout simplement composée d'une putain de réalisation. Phénoménale. Pourquoi ? Bah déjà, le montage. Antéchronolgique, on commence par la fin pour finir par... le début ? En gros. Mais bordel que ça rend intéressant la vision. Pas que. Après faut p'têtre pas oublier de préciser que le film est tourné seulement en plans séquences. Chaque partie de l'histoire ne se voit jamais couper. Tour de force. Réussi. Noé est un maître. Et le rythme tient plus que bon, puisqu'on s'emmerde pas une seule seconde.
Alors malgré les premières 20 minutes qui peuvent faire peur, et la scène de viol qui peut choquer parce que malgré tout c'est long et c'est montré cash, franchement, lancez-vous. Et normalement j'aime pas déconseiller un film à des tranches d'âges, mais là, je le déconseillerais sincèrement aux moins de 15 ans sauf si on se trouve "mature" parce que certains passages peuvent perturber votre vision. La preuve n'en ai que la vidéo publiée plus haut (quoi que c'est peut être un peu des petites natures aussi, parce que de là à réagir de cette manière... :) ).

Je ne vais pas tout dévoiler non plus. Mais sachez juste que Noé sur le plan réalisation a tout réussi. Tout.

Et en plus de ça, il propose quelques réflexions bienvenues, qu'on jugera inutiles ou non (j'ai déjà choisi mon camp), avec un petit topo sur la vengeance d'abord (que Noé ne prône pas hein, attention), puis une méditation sur le temps, bref, vous verrez bien. Le tout accompagné de thèmes abordés justement comme l'amour, les bas-fonds de la cité bourgeoise qu'est Paris, et une réalité montrée comme rarement.


Côté acteur, aussi, on est plus que servi. Un trio parfait. Entre Dupontel qui pourrait pas être mieux et un duo Cassel/Bellucci plein de vérité... A apprécier et pas qu'un peu.

Le travail sonore n'est pas non plus à désiré. Composée par Thomas Bangalter, qu'on connait surement beaucoup plus en citant le duo Daft Punk, les sons, parce qu'on ne parle pas de musiques, provoquent eux-aussi des sensations. Hypnose,  chaos, oppression... ça c'est fait, et plus que bien. Et à côté on trouve du Daho et du Beethoven, tout simplement assurément bien placés. Un travail d’orfèvre.

Bon, bon, bon. Je n'ai pas grand chose d'autre à dire. Si ce n'est que le cinéma de Noé, c'est une véritable expérience. Et qu'il faut se jeter dedans. A commencer par Seul Contre Tous, Irréversible, et Enter The Void, ses trois longs métrages, mais pas oublier les courts. Même si, c'est vrai, qu'il faut aimer. Je n'ai le temps de n'en parler qu'un des trois, et j'ai choisi Irréversible tout simplement parce que c'est une pure claque, un assommoir qu'on reçoit en pleine face, et même si les autres peuvent être aisément vus de la même manière, on en a moins entendu parler, et surtout, je pense que lui, c'est le meilleur pour commencer, et savoir d'entrée si on accroche ou non.
Je vous souhaite quand même vraiment d'accrocher, parce que j'ai bien l'impression que trop de gens passent à côté de ce réel talent. En France on a des trucs intéressants, qu'on me disent pas le contraire. J'ai déjà parlé de Dupieux et Noé. Et c'est pas tout. Surtout si l'on regarde les époques passées ;)

Ps: Je sais. Je sais que cette review est mal écrite. Que je m'enflamme. Mais, parler de ce film, ça me fait du bien, comme de le faire connaître et de citer ses multiples qualités. Et de toutes façons, j'ai largement dit le principal. J'espère que ça vous aurez quand même donné envie de le mater hein. Et ouais, c'est court aussi. Mais c'est les fêtes, non ? :)

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